Le Qur’an préconise-t-il la polygamie et de battre les épouses ?
Q : Si Dieu Prône l’égalité et la tolérance dans le Qur’an, pourquoi les hommes peuvent-ils avoir plusieurs femmes et même les battre ? Je n’ai pas lu le Qur’an, mais c’est ce que j’ai entendu.
R : L’égalité entre l’homme et la femme dans le Qur’an. Si nous étudions le Qur’an aujourd’hui, nous nous rendons compte qu’il a été conçu pour deux générations et deux époques différentes.
35 :31 “Ce que Nous t’avons révélé du Livre (ô Muhammad), c’est la justesse (du Livre, de l’intégralité du Livre) confirmant ce qui a été (Révélé) avant Lui, car en fait All’h, concernant Ses serviteurs, Est Savant, Perspicace.” (Dieu Prend en considération le niveau de perspicacité et de connaissance de Ses serviteurs).
35 :32 “Puis (après Muhammad), Nous avons Légué le Livre à ceux de nos serviteurs qui ont été choisis (comme Messagers). Parmi eux, il y a celui qui se fait du tort à lui-même/qui se trompe, et parmi eux, il y a celui qui prend le juste milieu, et parmi eux, il y a celui qui anticipe les bons événements (du Livre) par la Permission de Dieu, ce qui est une Grande Grâce. »
Veuillez excuser la mention répétée de certains versets. Ceci au cas où certaines personnes se référeraient aux questions et réponses individuellement. Chaque fois qu’un Livre de Dieu arrive/est rouvert, la Parole de Dieu est au niveau de connaissance et de compréhension des gens à ce moment-là. Nous devons donc garder à l’esprit que si les dimensions de la connaissance se sont accrues au cours des 14 derniers siècles, la Parole (sans être changée) a également une dimension différente aujourd’hui. En outre, le Qur’an s’adresse aux deux catégories d’adeptes : les personnes à l’esprit ouvert et bien informées, qui utilisent leur cerveau pour comprendre la Parole, et celles dont la rigidité d’esprit les empêche de lire entre les lignes. Ces dernières prennent généralement les mots d’un texte au pied de la lettre, réduisant ainsi leur vision de l’expansion du champ des possibles, apportée par la science à la Parole et à leur époque. Néanmoins, pour ces deux catégories, l’égalité des hommes et des femmes est clairement et manifestement mentionnée dans le Qur’an. Malheureusement, certains versets ont été maltraités ou mal compris jusqu’à présent, notamment ceux concernant le fait de battre sa femme et le Commandement de Dieu concernant les quatre épouses. Le verset ci-dessous en est un bon exemple.
4 :34 « Les hommes étant les soutiens des femmes, pour ce que All’h a Favorisé certains par rapport à d’autres, et pour ce qu’ils paient (les dépenses) de leurs biens, les femmes vertueuses sont donc obéissantes (aux Commandements du Seigneur), elles gardent en l’absence, ce que All’h Voudrait qu’elles gardent ; et quant aux femmes dont vous craignez la mauvaise conduite, conseillez-les (d’abord), puis refusez de partager leurs lits, et (en dernier recours) battez-les. Si elles vous ont obéi, n’entreprenez pas la voie (d’une action judiciaire/divorce) contre elles, car All’h, bien Au-Dessus de tout, Est Grand. »
Ce verset traite des discordances de conduite au sein du couple marié, pendant l’absence de celui qui subvient aux besoins de la famille. Bien que le cas de l’homme soit indiqué dans ce verset pour être le soutien de famille, le verset est clairement conditionné par deux facteurs : a) avoir les qualifications pour cela, b) être le soutien de famille. Par conséquent, ce verset pourrait très bien s’appliquer aux deux époux (ou partenaires), celui qui a la qualification requise pour entretenir financièrement le ménage et être le soutien de la famille. Le point maltraité dans ce verset concerne deux mots :
1. “Soutien/entretien” : qui a généralement été traduit ou interprété à tort comme suit : “supérieur” ;
2. “La qualification” : qui a été attribuée à tort aux hommes uniquement.
Si la qualification avait été uniquement reconnue aux hommes, alors le verset serait définitivement et simplement : parce que Dieu a Donné les qualifications nécessaires aux hommes, pour être le soutien/le gagne-pain. Mais ce n’est pas le cas. Le mot mentionné dans le verset est : ” certains par rapport à d’autres “, sans préciser lesquels, des hommes ou des femmes.
Dans ce verset, l’exemple de l’homme ayant les qualifications nécessaires pour être le gagne-pain est évoqué, parce qu’à l’époque de Muhammad et de la première Ouverture du Qur’an (les femmes ne travaillaient pas pour subvenir aux besoins de leur famille et seul l’homme était le soutien de famille), cela n’aurait pas eu de sens pour eux s’il en avait été autrement. Mais aujourd’hui, avec la deuxième Ouverture, les femmes pouvant également être le soutien de famille ou participer aux dépenses du foyer, ce verset est tout à fait ouvert aux deux situations par les mots suivants : “la qualification de soutien, de certains par rapports à d’autres “. La condition énoncée dans le verset peut s’appliquer à l’un ou l’autre des conjoints, en tant que soutien de famille. En l’absence du soutien de famille, les femmes vertueuses/les hommes vertueux, qui obéissent aux Commandements de Dieu, veillent sur la bonne réputation de leur conjoint et ne salissent pas leur nom par une mauvaise conduite. Mais s’ils soupçonnent un comportement répréhensible de leur part, ils doivent utiliser différents moyens pour y remédier avant de recourir à la voie ultime que serait l’action judiciaire en divorce.
Et ces différentes façons de faire dépendent de ce à quoi ils sont habitués, de leur caractère et des habitudes de comportement dans leur vie conjugale. Tous les individus ne sont pas identiques et n’ont pas été élevés de la même manière. Le Seigneur nous Recommande tout au long du Qur’an de réfléchir. Pourquoi ? Évidemment pour voir les différentes facettes de Sa Parole, précisément à cause de nos différences d’époques, de lieu, d’habitudes et de coutumes de vie, de caractère et de goût.
Ce verset vous dit “Manifestez votre discordance par vos moyens les plus efficaces, les plus convenables, les plus habituels, avant… le moyen définitif du divorce.” Et dans le cas de leur rédemption, alors laissez-les, et faites confiance à Dieu qui Est le Très-Haut au-dessus de tout, pour savoir s’ils tiennent leur promesse et se comportent bien en l’absence l’un de l’autre.
4 :32 “Et vous ne devez pas convoiter ce que All’h vous a Attribué l’un à l’autre ; aux hommes est attribué ce qu’ils gagnent, et aux femmes ce qu’elles gagnent ; demandez plutôt à Dieu de Sa Générosité, car Dieu A la Connaissance de tout »
De plus, pour ceux qui réfléchissent et lisent entre les lignes, la sourate 4 indique clairement l’égalité entre hommes et femmes, car, bien que son titre soit les Femmes, elle débute en s’adressant en ces termes à : « Ô, humanité … » et ils sont Avertis qu’ils doivent craindre leur Seigneur et savoir qu’ils ont été Créés à partir d’une seule et même cellule, et de cette même cellule, sa compagne, ont été dispersés sur Terre de nombreux hommes et de femmes (une connaissance découverte par notre science contemporaine, bien après le verset ci-dessous).
4 :1 “Ô humanité, craignez votre Seigneur Qui vous a Créés à partir d’une seule et même cellule, et de laquelle fut Créé sa compagne, et à partir d’elles deux, une multitude dispersée d’hommes et de femmes, craignez All’h par Qui vous réclamez vos (droits) mutuels, et “les ventres” (qui vous ont portés), car All’h Veille sur vous.”
Ce verset montre que cette sourate, bien qu’intitulée “Femmes”, n’appartient pas uniquement aux femmes, comme si les femmes disposaient de droits différents dans le Qur’an pour avoir une sourate distincte selon leur genre. Cette sourate, qui souligne l’importance des utérus d’où sont nés les hommes et les femmes, nous avertit de l’importance du respect des relations familiales. La sourate traite donc des droits et des devoirs dans les relations familiales, que ce soit par le sang, l’adoption ou la croyance, puisque les croyants sont considérés comme des membres de la même famille. Elle énonce d’abord les droits des orphelins en cas d’administration de leurs biens ou d’adoption et de formation d’une vie familiale pour eux, puis les droits et les devoirs en matière de mariage, de concubinage, de dot, de divorce, d’héritage et l’importance de laisser un testament. Le fait d’indiquer “ceux qui n’ont pas les mêmes droits auprès de Dieu” dans le verset (95) de cette sourate est très vindicatif. Signification : Les droits des hommes et des femmes sont égaux, mais ce qui n’est pas égal est :
4 :95 “Ne sont pas égaux les hommes et les femmes qui ne font aucun effort dans le chemin de Dieu, restant en arrière, craignant un mal quelconque, avec les hommes et les femmes qui vont de l’avant, dépensant de leur vie et de leur argent pour Lui…”
Quant au fait d’avoir quatre épouses
Ce cas a été traité dans la sourate 4, car il concerne la vie familiale. Il s’agit d’une autre question qui a été très mal comprise dans le Qur’an. La Règle de l’Islam suivant laquelle il faut avoir quatre femmes, est absolument absurde. Dieu n’Ordonnera jamais à son prophète d’agir à l’encontre d’une Loi du Livre qu’il prêche pour les gens. Si le fait d’avoir quatre femmes était une loi de l’islam, le prophète Muhammad, qui avait neuf femmes à sa mort, aurait été un hors-la-loi agissant à l’encontre de la Règle. Dieu a Indiqué que sa situation matrimoniale est une exception, et que les autres croyants ne peuvent avoir la “même condition” (33:50). Cette exception ne concerne que le prophète Muhammad (qui, en tant que chef et exemple pour des raisons politiques et de relations entre les tribus, devait avoir plusieurs épouses).
La Règle de la polygamie dans l’Islam
La condition de la polygamie est la capacité à maintenir l’équité et la justice entre les épouses, et l’approbation de l’épouse. Comme on ne peut jamais être équitable dans une relation polygame, quels que soient les efforts déployés (4 :129), une seule suffit.
4 :129 “On ne peut être équitable dans une relation polygame, quels que soient les efforts que l’on déploie.”
En étudiant le Qur’an aujourd’hui, nous nous rendons compte que deux facteurs très importants doivent être pris en considération :
1. La polygamie était leur mode de vie avant la Révélation du Qur’an.
2. Les guerres de Religion, qui séparaient de nombreuses personnes et familles d’une même communauté à l’époque de Muhammad.
La polygamie étant un mode de vie courant à l’époque, le Qur’an a clairement découragé les croyants en imposant la condition impossible d’une équité totale entre les épouses, condition que l’on ne peut jamais remplir, comme l’indique la Déclaration de Dieu ci-dessus dans (4 :129). La polygamie n’est donc permise que dans des circonstances strictement observées, c’est-à-dire dans le cas de l’adoption d’orphelins (de guerre), et dans le cas où ils souhaitent faire venir leurs femmes, leurs mères et leurs sœurs pour prendre soin d’eux, et pour cela, il n’y a pas de limitation indiquée. Le fait de mentionner dans le verset concerné ci-dessous, “deux, trois, quatre” ne signifie pas nécessairement une limitation fixée à quatre épouses.
4 :3 “Et si vous craignez de ne pas faire ce qui est juste à l’égard des orphelins, épousez parmi les femmes (des orphelins) qui vous sont favorables, deux, trois, quatre, mais si vous craignez de ne pas garder l’équilibre, alors une seule ou “ce que vos mains droites ont possédé”, de cette façon vous avez plus de chances d’éviter l’inégalité.”
Il s’agissait des épouses, des femmes et des filles qui avaient fui leurs maris et leurs familles pour rejoindre le camp de Muhammad, de leur plein gré, au nom de la Religion. Elles avaient besoin d’un abri, de nourriture et de protection. Le Qur’an a ordonné que quiconque qui devenait leur tuteur et les hébergeait, devait payer l’équivalent de leur dot à leurs anciens maris et familles, et c’est ainsi qu’elles entraient en possession de ceux qui avaient payé leur dot. Quant à la signification de “possession par la main droite” : la “main droite” ou le “côté droit”, dans le Qur’an, est le symbole du côté de la foi, de la Religion et de Dieu, ce qui constitue l’un des plus grands Miracles du Qur’an, la science ayant découvert aujourd’hui, grâce à des scanners, que le côté droit du cerveau correspond à « la foi, à Dieu et à la religion ».